Moulin à eau de Saint Géraud

Un peu d'histoire

Si les moulins à nefs (molis navenc), moulins flottants, existent au moins depuis le XIIe siècle dans la région montalbanaise, les « moulins terriers », construits sur les rives, n’y apparaissent qu’à la fin du XVe siècle.

L’existence du moulin est attestée à Saint-Géraud au XVIIIe siècle, par un acte de vente de la baronnie de Castelnau, qui comprenait la seigneurie de Labarthe avec son moulin, en 1776. Il est ensuite revendu à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle. Une boulangerie y fonctionne jusqu’au milieu du XXe siècle. Puis il reste à l’abandon, victime comme les autres moulins de sa catégorie de l’activité des grandes minoteries spécialisées capables de se moderniser. Racheté en 1999, il est restauré et remis en fonctionnement par son propriétaire actuel, M. Ferru.

 

Le moulin

Il s’agit d’un de ces petits molís traditionnels, ruraux, qui jalonnaient autrefois la Lupte et le Lemboulas. Ils étaient destinés à moudre le blé et autres céréales servant essentiellement à la consommation humaine et animale de la région. Au contraire des grands moulins de minoterie construits au bord du Tarn ou de l’Aveyron, qui fabriquaient le minot si réputé de la région montalbanaise, exporté ensuite par les voies navigables vers Bordeaux, l’Europe et les colonies américaines.

Ce moulin, comme la plupart de ceux de la région, était doté d’une roue horizontale, un roudet, situé sous le bâtiment. L’eau, provenant d’une dérivation de la Lupte, parvenait par un système de vannes sous le moulin pour entraîner ce roudet placé dans une cuve, et celui-ci actionnait à son tour, par l’intermédiaire d’un axe, la meule tournante du couple de meules placé au-dessus. Une trémie permettait d’y verser le grain.

Ce système fonctionne toujours à Saint-Géraud, même si une roue verticale a été ajoutée. L’étage supérieur permet le stockage de la farine ou du grain. On peut également y voir un trieur et un blutoir permettant de séparer la farine du son mais aussi les différentes qualités de farines. Le moulin dispose également d’un four permettant la cuisson du pain.

 

Le moulin de St Géraud et son propriétaire

C’est l’histoire de la rencontre de deux nouvelles vies. Celle de Jean-Michel qui décide de quitter le Poitou et son métier de négociant en grains ; et celle d’un moulin à eau aux portes du Quercy, qui ne tourne plus depuis 1959. Aujourd’hui, les deux compères travaillent de concert.

A l’étage la meule et les deux turbines s’activent, le blé y est broyé et la farine complète passée au blutoir afin d’obtenir un type 80, la base des boulangers. Jetez un coup d’œil aux nombreux panneaux qui évoquent l’histoire du pain, les idées reçues, les proverbes ou le vocabulaire du boulanger. Saviez-vous que le croissant était apparu en 1683 ? Et que ni le pain ni la mie ne font grossir, mais bien le beurre et la confiture qui les accompagnent ?

 

Moulin ouvert à la visite toute l’année, sur rendez-vous par téléphone. Visite et démonstration, vente de farine bio et galettes de St Géraud. M.FERRU Jean-Michel : 05 63 67 68 99.

Possibilité de pique-niquer sous les peupliers.