Le site du Saula

Histoire du site

Les premières traces d’occupation du Saula remontent à la période préhistorique. Il semblerait que ce site ait principalement une vocation funéraire. En 1883, les ouvriers employés à la tuilerie du Saula découvrent une « pièce d’or grecque » lors de travaux d’exploitation d’une carrière d’argile. À la suite de cette découverte, plusieurs secteurs de fouilles mettent au jour un grand nombre de vestiges archéologiques d‘une très probable nécropole à incinération du Second Âge du fer. Aujourd’hui, l’on ne conserve de ces découvertes que les pièces de harnachement en bronze recueillies sur un squelette de cheval datant de la fin du Ve siècle ou du début du IVe siècle avant notre ère. Ce mobilier permet d’appréhender les premières étapes de « celtisation » du Sud-Ouest de la Gaule qui a d'abord touché, semble-t-il, les classes dirigeantes. En 1146, un document mentionne une église dédiée à Saint Maurice qui s’élève au bord du Tarn, sur un lieu appelé « Port-Noguier », le Saula actuel. Durant la période médiévale, le bourg s’étend entre Aveyron et Tarn. Au XVe siècle, suite aux inondations répétées, il se déplace alors vers son emplacement actuel, au pied des coteaux du Quercy.  Durant les Guerres de Religion, le seigneur de Parazols et ses hommes défont une colonne de soldats protestants en route vers Montauban qui est alors assiégée. L’histoire raconte que de nombreux corps flottaient sur le Tarn rappelant la violence fr l'affrontement. Au XVIIe siècle, le Saula est une zone de passage entre les deux rives au moyen de barques. Les quelques mentions manuscrites stipulent la présence de « bacs », lieu où l’on stocke les barques, ainsi que des bornes et poteaux pour en faciliter l’accès.


Le pont du Saula

Histoire et architecture
Le pont du Saula est construit en 1841. Il offre alors le seul franchissement du Tarn, entre Montauban et Moissac. C’est une construction de type semi-léger comportant une travée unique d’une longueur de 122 mètres. Il s’agit d’un pont suspendu au moyen de câbles verticaux. Ce style est très en vogue dans la première moitié du XIXe siècle. La chaussée était un plancher de bois à lattes libres qui pouvait occasionner quelques frayeurs aux usagers, surtout lors du franchissement des charrettes. Il reposait sur des madriers portés par des poutrelles métalliques. Sur la berge du côté de Lafrançaise, un bâtiment permettait le contrôle du trafic de marchandises et de percevoir une taxe, ancêtre des péages actuels. Pendant près d’un siècle, il subit très peu de transformations. Le poids des véhicules le traversant restait cependant limité à 5 500 kilos maximum.


La crue de 1930 et Rémi Cornet (1876 - 1954)

Entre le 1er et le 4 mars 1930, plusieurs départements du Sud-Ouest subissent la crue centennale du Tarn. Toute la plaine du Saula est sous les eaux : 30 maisons écroulées et 600 hectares inondés. Lui-même sinistré, Rémi Cornet, batelier sur le Tarn, aide pendant trois jours les habitants du lieu-dit. Il sauve 41 personnes, c’est pourquoi en 1937 il est décoré de la Légion d’Honneur. Ces inondations catastrophiques donnent lieu le 9 mars 1930 à une journée de deuil national. Une place de la ville porte aujourd’hui le nom de Rémi Cornet, en hommage à ce héros local.
Lors de ces inondations, le pont subit de nombreux dégâts. En 1934, le Conseil Général décide de sa reconstruction pour permettre le passage de véhicules lourds. Le 25 février 1938, le nouveau pont du Saula est livré à la circulation. Son tablier unique, suspendu par des câbles, se compose de deux poutres et d’un ensemble de pièces de pont portant une dalle de béton armé.
Lafrançaise « plage »
Pendant longtemps, une plage proche du pont était un lieu de baignade et d’occupation pour toute la famille. Elle avait aussi vocation à être un « grand lavoir » et pouvait également permettre le nettoyage d’animaux et de véhicules.
Aujourd’hui encore, le Tarn est un atout pour le territoire. L’agriculture locale (arboriculture, céréales) profite de son apport en eau et en limon. Depuis 2018, la rampe de mise à l’eau permet un accès à la rivière pour des activités de loisirs (pêche, canoë…) et de secours (accès pompiers).

Le premier pont du Saula
Le premier pont du Saula